Samedi, 5 février 2022

Si la santé est en jeu, toutes les libertés ne se valent pas!

Le 13 février, nous voterons sur l’initiative populaire «Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac». Cette dernière exige, au nom de la protection de la santé, que soient interdites les publicités qui pourraient atteindre la jeunesse. Pour contrer le texte, l’un des arguments repose sur une certaine interprétation du libéralisme: la liberté économique est garantie par la Constitution, et la cigarette n’est pas interdite en Suisse, pourquoi donc en interdire la promotion si c’est un produit parfaitement légal?

Tout d’abord, il existe une hiérarchisation des libertés: la possibilité de gérer son commerce est moins importante que la garantie d’une société saine. Ensuite, même si le tabac va être interdit aux mineurs (il l’est déjà dans une dizaine de cantons), l’on constate que c’est à cet âge que l’on entame sa première cigarette.

Aussi, sous-entendre que la cigarette est un produit comme les autres, comparable à l’alcool, c’est faire preuve de mauvaise foi: aucun produit autorisé de la vie courante n’a de conséquences aussi drastiquement destructrices pour la santé. Et si l’on admet l’idée que ce n’est pas une publicité qui va engendrer la première cigarette, c’est bien elle qui va normaliser le geste et légitimer la seconde. Aucune entreprise ne produirait des publicités si ces dernières restaient sans effet.

Avec les Jeunes vert’libéraux fribourgeois, je soutiens l’initiative, en faveur d’une société qui fait la part des choses et priorise la santé plutôt que le marché. 

 

LEONARDO GOMEZ MARIACA,

COPRÉSIDENT DES JEUNES VERT’LIBÉRAUX FRIBOURGEOIS