Dimanche, 30 avril 2023

Exploitons le potentiel éolien du canton de Fribourg !

Après la publication par la Liberté d’un article sur une étude relative au potentiel éolien de la Suisse et du canton de Fribourg, Leonardo Gomez Mariaca, candidat vert’libéral au Conseil des Etats et au Conseil national ainsi que Brice Repond, député vert’libéral pour le canton de Fribourg, prennent position.

Le 27 avril 2023, le journal La Liberté publiait un article intitulé « Des chercheurs optimisent le plan éolien pour Fribourg », au travers duquel l’on apprenait que 3 chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich ont réalisé une étude indépendante en mars dernier pour optimiser l’implantation des éoliennes en Suisse. Sur la base d’une carte qui élimine une série de territoires inadaptés ou interdits à la construction d’éoliennes, comme les zones protégées, les espaces autours des zones bâties, les forêts, les surfaces d’assolement et les sites construits d’importance nationale à protéger, les scientifiques ont mis en évidences 36 éoliennes potentielles sur le territoire helvétique. Deux de ces éoliennes sont situées dans le canton de Fribourg, l’une près de Middes et l’autre près de Montagny-les-Monts. Bien entendu, ces expert·e·s ont exploré des options plus radicales ne tenant pas compte de tous ces critères sélectifs, arrivant à un chiffre de 763 machines en moyenne pour l’ensemble du territoire suisse. Mais c’est justement cet effort de rationalisation qui est à saluer : l’étude démontre les capacités de production d’énergie éolienne raisonnablement exigible pour l’ensemble de la Suisse et pour le canton de Fribourg.
Cette d’étude, présentée par ailleurs à des parlementaires nationaux par le biais de ProClim, une plateforme de l’Académie suisse des sciences naturelles, est une aubaine pour le monde politique : elle permet de sensibiliser les élu·e·s et la population à la question souvent très émotionnelle des éoliennes, avec à l’appui chiffres, calculs et un raisonnement argumentatif se voulant le plus neutre possible. Cette étude n’est pas la seule à proposer de tels développements, et les chercheurs l’ayant réalisée l’affirment eux-mêmes : elle ne vaut pas une analyse sur le terrain. Mais encore faut-il pouvoir la réaliser : les oppositions contre l’éolien sont si tranchées qu’il arrive parfois que même la tenue d’une étude d’impact s’avère impossible. Pourtant, dans un contexte où il nous faut, cela est martelé jour après jour par les mondes politique, scientifique et économique, nous affranchir des énergies fossiles et nous diriger vers un auto-approvisionnement énergétique, tant pour d’évidentes raisons écologiques que géopolitiques, la recherche scientifique, la collecte de données et les prises de décisions rationnelles et pragmatiques qui en découlent sont devenues essentielles. Il n’est en aucun cas affirmé ici qu’il faut placer des éoliennes partout, comme il n’est pas dit ici qu’il faut se passer de l’avis de la population, bien au contraire : du fait des recours des associations anti-éolien, des projets pourtant viables prennent des années de retard, cumulant des coûts, de l’administratif et laissant frustrée une population qui se sent alors incomprise ou marginalisée. Une situation perdant - perdant, à une heure où le pragmatisme voudrait que l’on se dirige vers une approche plus « bottom up » de ce genre de projets. Mais il faut pour cela un pas de chacun des acteurs de l’opération. Il nous faut exploiter le potentiel éolien suisse, en incluant, puisque c’est le nôtre et que c’est pour lui que nous parlons, le canton de Fribourg, sur la base d’études scientifiques neutres et en concertation avec la population. Comme il nous faut par ailleurs le faire pour le solaire ou le biogaz, encore une fois de la manière la plus pragmatique, la plus complète et la plus efficiente possible. A nous politicien·ne·s de faire en sorte que nos chercheurs et chercheuses se sentent écouté·e·s.